La Route du Rhum, une fabrique à émotions ! 

Ce dimanche 27 novembre à 3h34 (heure de Paris), Gwen Chapalain a bouclé ses 3542 milles du parcours de la 12e Route du Rhum – Destination Guadeloupe, terminant ainsi à une belle cinquième place dans la catégorie des Rhum Multi au terme de 17 jours et 13 heures de course. Une course exigeante mais aussi et surtout une grande aventure humaine lors de laquelle le skipper du catamaran ORC50 Guyader – Savéol est passé par toutes les couleurs sur le plan émotionnel. A la clé, une expérience unique. Mieux, la concrétisation d’un rêve de gosse !
« La Route du Rhum – Destination Guadeloupe et plus généralement la course au large sont indiscutablement des fabriques à émotions. Comme la montagne, la mer impose le dépassement de soi. Un exercice tel qu’une traversée de l’Atlantique en solitaire pousse à aller chercher des limites insoupçonnées. Constamment, il faut gérer le stress, la fatigue, le gros temps, le sommeil dans la mauvaise mer… La plupart du temps, cela oblige à débrancher les neurones. Il faut faire face, se tenir droit devant l’obstacle et ne pas rebrousser chemin, même lorsque l’Atlantique Nord commence à montrer son plus mauvais visage à l’automne, avec une succession de passages de fronts », a commenté Gwen Chapalain, peu après le passage de la ligne d’arrivée, au large de Pointe-à-Pitre, partagé entre mille émotions, mais avec le sentiment du travail bien fait. « La Route du Rhum, c’est costaud ! Je m’attendais à vivre une grande aventure et je n’ai pas été déçu. L’épreuve ouvre la porte en grand au rêve, à la contemplation, à la méditation. Chaque émotion est ressentie puissance 10. Quand c’est beau, tout devient magnifique et quand c’est galère, tout devient un enfer. C’est parfois dur mais c’est précisément en partie ce que l’on vient tous chercher », a assuré le skipper de Guyader – Savéol qui aura vécu intensément des glissades endiablées, des levers et des couchers de soleil uniques, mais aussi des moments plus délicats, sur le fil du rasoir, sans jamais vraiment savoir de quel côté il était susceptible de tomber. « Nos bateaux demandent énormément de vigilance. Ils n’ont pas de quille et lorsqu’ils partent, ils partent. Ce sont des engins fabuleux mais vraiment intense en version sport ! La course au large est, pour moi, d’abord une aventure humaine et technique, avant même d’être un défi sportif. Il n’empêche que je suis content de terminer à la 5e place, surtout avec autant de marins talentueux autour de moi. Les Tontons Flingueurs se sont bien tiré la bourre ! Loïc Escoffier est un très beau vainqueur. Il a très bien navigué. A chaque transition, il était là », a ajouté le Douarneniste, qui a, pour sa part, pleinement rempli le contrat en ralliant la Guadeloupe avec un bateau en bon état et dans le Top 5. 

Une performance individuelle, un succès collectif 

« J’arrive avec un bateau nickel (seulement une poulie cassée) grâce à une préparation au top orchestrée par l’équipe du catamaran Guyader- Savéol, mais aussi des entreprises du nautisme dont je salue le travail, telles qu’Incidence Sail, Navicom, Tonnerre Gréement, NKE, ROM Arrangé ou encore Teem Electronique. Je savoure cette arrivée comme j’ai savouré chaque instant passé en mer. J’ai sans doute été moins agressif que certains copains sur mon positionnement et ma façon d’attaquer mais je voulais vraiment faire attention au matériel. J’ai peut-être été trop sud, mais il fallait jouer et mettre des pièces dans la machine. Ça n’a pas marché mais le résultat n’est pas si mal », a souligné Gwen dont les premiers mots ont évidemment été pour les partenaires du projet et les membres de son équipe. « Je souhaite remercier profondément Léo, Victor, Arthur, Marie, Gautier, Xavier, Loïc et Jean-Jacques, l’équipe Sea to See, Margaux, Alexandra et Natalia qui m’ont accompagné pendant la course avec beaucoup de bienveillance et parfois un brin de moquerie lorsque cela était nécessaire. Je remercie également très chaleureusement Christian Guyader de sa confiance de longue date et de sa générosité dans une telle aventure, Bart Vanhaverbeke avec qui nous avons imaginé ce très beau catamaran ORC50, mais aussi Pierre-Yves Jestin et l’ensemble des maraîchers de la coopérative Savéol qui m’ont soutenu dans ce formidable défi, de même que les copains du Fan Club Tamm Ha Tamm, la ville de Douarnenez, Pom’Potes, Valdys et tous les autres. La Route du Rhum se coure en solitaire mais c’est incroyablement émouvant de voir le monde qui se mobilise pour vous supporter et vous épauler. C’est précieux car il faut le dire, la Route du Rhum, c’est balèze quand même. Pour moi, c’est un rêve de gosse qui se réalise ». 

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